Montréal au XXe siècle
Sous la direction de Michel Lessard
Les Éditions de l’Homme, 1995
La couleur – ou plutôt l’interaction entre les couleurs – comme moteur de l’émotion, du cammentaire social et du formalisme en photographie, caractérise la demarche tout à fait singuliére de Robert Walker. Sur la surface des Cibachromes, les couleurs s’appellent, créant des univers souvent théâtralisés, à la frontiére du surréalisme. Le jeu des couleurs, le poids de l’ombre et le chevauchement des plans donnent sens et force à ces photographies qui révèlent la beauté abstraite d’objets devenus sculptures ou donnent à voir les icons de notre temps que sont les enseignes publicitaires, les graffitis, les automobiles ou les vitrines. Le rythme des photos se constitue à partir des monde qui se chevauchent: simultanéité du passé et du present dans le champ de vision du photographe , fenêtres qui ouvrent sur des univers autonomes , couleurs qui s’interpellent. Si Robert Walker a vécu dix ans à New York et y a realize une oeuvre impressionnante, c’est Montréal qu’il photographie presque chaque jour depuis cinq ans. Comme l’écrivait Ben Lifson, critique de photographie du Village Voice de New York, “Walker nous montre comment la photographie en couleur […] peut transformer le monde en spectacle visual créé par le photographe sans sacrifier le pureté de la photographique”. Sa perception aigué de l’interaction des couleurs – dans le réel et sur la surface du cliché – transforme, dit encore le critique , “le monde du photographe qui se base sur l’observation à l’état de vision”.
Lise Gagnon