L’Art au Québec depuis 1940

Les Éditions La Presse, Montréal, 1973


­Le groupe Insurrection Art a été le seul à naître et à se manifester au cours des événements politiques québécois d’octobre 1970, et son action, résolument axée sur la conscience sociale, évite assez bien les traquenards de l’anti-art, du réalisme bolchévique et de l’art conceptual, en proposant plutôt une dynamique polymorphe, bien ancrée dans les contingences les plus immédiates, mais capable d’éviter les facéties trop fréquentes du “terrorisme culturel”. Robert Walker, Michael Haslam, et Rod Sanderson travaillent avec acuité à la formulation plastique et visuelle de données événementielles stratégiques, en marge de toute préoccupation du marché des oeuvres, et leur praxis entreprend une métamorphose du réel, un recyclage de l’actuel dans le sens d’une dilatation de la conscience, de la “conscience de”. Les manifestations collectives ou individuelles des members de ce groupe se font remarquer par leur caractére prospectif, et leur pied-à-terre montréalais, Vehicule Art, constitue une sorte de laboratoire où fermente déjà l’art de demain.

Guy Robert