Declics

Déclics – Art et Société
Fides, Montréal, 1999


Pourtant, l’exposition Québec 75 n’etait pas dénuée de tout contenu politique: les sculptures en fil de fer barbelé de Gunter Nolte évoquaient la guerre; Touchez, do not touch de Cozic rappelait les interdits entourant l’oeuvre d’art; le Permis de démolir, de Pierre Ayot, faisait référence aux démolitions arbitraries du milieu urbain; Is Politics Art?, de Robert Walker, traitait avec cynisme du système de consécration de l’artiste. En fait, la controverse provenait du langage poétique, métaphorique, que ces oeuvres utilisaient pour provoquer une émotion ou une réflexion chez le spectateur. En perdant son efficacité didactique, l’oeuvre d’art accentue par contre sa valeur proprement artistique. Toutefois, cela remet en marche l’habitualle consécration de la mythologie de l’artiste, seul détenteur de l’authenticité.  Les modèles de reconnaissance trés individualistes de l’artiste s’avèrent incompatibles avec l’idéal communiste ou à tout le moins collectiviste de la plupart des projets politiques en art.
Gaston Saint-Pierre